Ambroisie : comment agir face à la prolifération de cette plante invasive ?

vendredi 5 septembre 2025

L’ambroisie, cette plante invasive, continue de proliférer en France malgré les alertes lancées il y a 30 ans. Jean-Pierre SAUVADON, président de Stop Ambroisie, expose les défis actuels et les solutions pour contenir cette plante.

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L’ambroisie, un fléau persistant

Jean-Pierre SAUVADON, président de l’association Stop Ambroisie, alerte sur la persistance de l’ambroisie en France, soulignant que malgré les efforts, le problème s’aggrave. Il cite un livre datant de 1995 qui déjà tirait la sonnette d’alarme sur la nécessité d’agir. « 1995-2025, c’est de pire en pire », constate-t-il, déplorant 30 ans d’inaction politique et administrative face à cette plante invasive dont les effets sur la santé sont de plus en plus graves.

De l’éradication à la maîtrise : un combat de longue haleine

Autrefois, l’objectif était d’éradiquer l’ambroisie, mais comme l’explique Jean-Pierre SAUVADON, cette ambition est devenue impossible : « Nous, ça fait 25 ans qu’on existe, mais on ne parle malheureusement plus d’éradication, on parle de maîtrise de l’ambroisie. » La plante est désormais trop répandue, avec des millions de graines enfouies dans le sol, prêtes à germer au moindre dérangement du sol. Les frontières de colonisation se sont déplacées, transformant des zones autrefois peu touchées en foyers d’infestation, y compris dans des zones urbaines comme Paris.

Comment lutter concrètement contre l’ambroisie ?

Face à ce constat, Jean-Pierre SAUVADON insiste sur l’importance de l’action individuelle. L’arrachage manuel, en veillant à retirer les racines, est la méthode la plus efficace, même pour les personnes allergiques, à condition de le faire avant la période de pollinisation (avant le 20 juillet). Il précise également qu’il faut éviter de déplacer les plants arrachés pour ne pas disséminer les graines. Pour les agriculteurs, le broyage des parcelles avant la grenaison est crucial, tout comme la culture de plantes comme la luzerne qui étouffent l’ambroisie. Il rappelle que « le meilleur moyen de détruire l’ambroisie, quand on peut, c’est à la main, d’arrachage manuel, en arrachant les racines, ça j’insiste lourdement. »

L’action collective et la sensibilisation, clés du succès

L’association Stop Ambroisie joue un rôle essentiel dans la sensibilisation et la défense des personnes allergiques. Jean-Pierre SAUVADON appelle à une mobilisation générale, y compris des pouvoirs publics, souvent critiqués pour leur manque d’efficacité. Il souligne que l’ennemi commun est l’ambroisie elle-même, et non les agriculteurs, qui font de leur mieux face à un défi colossal. Malgré les difficultés, un espoir réside dans l’arrivée d’un coléoptère prédateur naturel, même si son déploiement prendra encore plusieurs années. « Si on veut, on peut lutter », conclut-il, appelant chacun à agir.

Pour en savoir plus :

  • Association Stop Ambroisie : La seule association de défense des intérêts des personnes souffrant d’allergies au pollen d’ambroisie en France. Son objectif est de sensibiliser la population, les élus et les pouvoirs publics, et de susciter des plans de lutte visant au contrôle de cette plante. Fondée en 2000 et reconnue association d’intérêt général, Stop Ambroisie agit au service des allergiques.

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